Beirut Noise

organise, du 28 novembre au 2 décembre 2017, une semaine dédiée à la scène musicale expérimentale de Beyrouth et au cinéma contemporain libanais. Née au début des années 2000 et réunissant musiciens, artistes, illustrateurs et graphistes, la scène expérimentale libanaise est une contribution importante au développement d’un monde musical globalisé et décentré. BEIRUT NOISE est le premier événement consacré en France à cette scène majeure venue du monde arabe.

Au programme : concerts, DJ sets, expositions, conférences, ainsi qu’une programmation cinéma qui déploie depuis l’image les sonorités multiples de Beyrouth.

 

BEIRUT NOISE est un projet pensé par David Ruffel et Mazen Kerbaj, à l’invitation de Kader Attia, en partenariat avec le festival Masnaâ (Casablanca).

 

BEIRUT NOISE est le premier événement en France consacré à la scène musicale expérimentale libanaise. Si ses acteurs se produisent régulièrement en Europe et dans le monde (concerts, expositions, etc.), ils sont moins connus en France que les groupes libanais invités dans les grandes institutions ou que les principaux artistes identifiés par les circuits de l’art contemporain. Doublement alternative, du côté de la musique par sa dimension expérimentale et du côté des arts visuels par ses modes d’expression (illustration, graphisme, bande dessinée), l’influence et l’importance de cette scène au Liban, dans le monde arabe et au-delà sont pourtant grandes. BEIRUT NOISE porte un éclairage unique en France sur cette scène à travers une exposition et un programme de concerts et de conférences.

 

Une plateforme transnationale au Moyen Orient

Née au début des années 2000 et réunissant musiciens, artistes, graphistes et illustrateurs autour du festival Irtijal et des labels Al Maslakh et Annihaya, cette scène participe du développement d’un monde musical globalisé, aux géographies et aux modernités multiples, émancipé du seul modèle euro-américain. En 17 ans, elle a « inventé » la musique expérimentale dans le monde arabe, invité et enregistré des musiciens du monde entier, tout en se produisant un peu partout sur la planète.

 

Désorientaliser la musique

Au début des années 2000, les musiciens qui fondent le festival Irtijal – Sharif Sehnaoui, Mazen Kerbaj et Raed Yassin – partent d’une critique de la musique libanaise populaire, pâle copie arabisante de canons pop, rap, rock et techno occidentaux. Ils rompent alors avec ces formes commerciales orientalistes ainsi qu’avec différentes traditions musicales arabes, pour s’aventurer vers des formes artistiques expérimentales, qui partent du free jazz et de la musique improvisée, pour aller vers le krautrock, le punk, le shaabi, l’électro, etc.

 

De la musique en temps de guerre

La scène musicale expérimentale libanaise est consubstantiellement liée à la guerre. Ses protagonistes sont nés et ont grandi pendant la guerre civile, ont vécu la guerre de 2006 et les différentes occupations israéliennes. Leur réaction à la vacuité de la musique populaire libanaise au début des années 2000 s’inscrit dans un contexte plus large qui voit une génération d’artistes s’opposer à la logique amnésique qui suit les années de guerre civile. La posture radicale de cette scène renoue ainsi avec l’histoire et les expérimentations artistiques et politiques des années 1960. Le détournement et l’échantillonnage de la musique populaire arabe pratiquée par exemple par Raed Yassin et le label Annihaya témoignent d’une démarche mémorielle active. La guerre constitue par ailleurs la matière de nombreuses pièces sonores et musicales, comme dans les collages des Civil War Tapes de Raed Yassin qui mixent discours politiques, musiques de propagande et pop des années 1980 ou encore dans Starry Night de Mazen Kerbaj, pièce sonore superposant improvisation à la trompette et bruits des bombes israéliennes lors de la guerre de 2006, prolongée dans l’installation sonore Before the war, it was the war.

 

Graphisme, illustration, dadaïsme et bande dessinée

La marque de fabrique de cette scène musicale se trouve dans l’importance accordée à l’image et à l’iconographie et plusieurs de ses protagonistes sont aussi des artistes visuels. Que ce soit pour le festival Irtijal, dont les affiches sont réalisées par Mazen Kerbaj et désignées par le studio Safar, ou pour les pochettes des labels Al Maslakh et Annihaya illustrées par différents artistes, une attention spécifique est donnée à l’image dans une logique avant-gardiste et underground affirmée, mais aussi provocatrice, dadaïste et iconoclaste, un esprit également perceptible dans les noms choisis pour les labels et les groupes (le label Al Maslakh / « L’abattoir » en français, qui se donne pour objet de « publier l’impubliable », le groupe Johnny Kafta, le duo Drunken masters composé des artistes Hatem Iman et Mazen Kerbaj, etc.).

 

BEIRUT NOISE s’inscrit dans le projet de de promouvoir un monde décolonisé et décentré. Il cherche aussi à contribuer à sortir le regard français d’une vision réductrice de la création contemporaine arabe. Il est conçu en partenariat avec le festival Masnaâ qui a consacré en mai 2017 à Casablanca un premier focus sur la scène musicale expérimentale libanaise.

 

PROGRAMMATION CINÉMA

Programmation : Marie-Nour Hechaime & Alix Hugonnier.

 

Beyrouth : Présence Absence des Sons et des Images

 

Où commence et où s’arrête la ville ? Beyrouth est dans le cinéma libanais, un objet qui fascine et obsède. Tentative de (ré)-appropriation après des années de guerre civile? Tantôt sujet principal voire sujet unique des œuvres, Beyrouth est une ville cacophonique où la mélodie perce en permanence. Le rythme des lieux y imprime presque tout : architecture, musique et politique. Beirut laisse aussi entrevoir un certain spleen libanais où drames intérieurs et faits divers (fictionnalisés ou pas) s’entremêlent pour parfois – souvent – ne faire qu’un. Faite d’absences et de souvenirs, ses routes et tunnels décorent des voix off, parfois fantomatiques où le temps devient suspendu.

 

« Beyrouth : Présence Absence des Sons et des Images » propose trois soirées de vidéo et cinéma pour une plongée visuelle et sonore dans la ville de Beyrouth avec trois générations d'artistes, ici présentées côte-à-côte.

Programme
mardi 28 novembre
18:30Next21:30
Habiter Beyrouth

Habiter Beyrouth (Jour 1) est une rencontre avec la ville. On s’imprègne des voix off de Beyrouth pour en dresser un portrait multiple, en ombres chinoises et flux tendu, du Centre Ville aux banlieues de Khaldeh et Dahiyeh, à la réalité suspendue des complexes balnéaires. On y écoute les voix d’amoureux, d’hommes chauves, ou les ressorts de suicides de masse.

 

18 h 30 – Etel Adnan & Simone Fattal – Lecture de poèmes

 

19 h – Joana Hadjithomas & Khalil Joreige – A Perfect Day (2004) - 88’

En présence des réalisateurs.

24 heures de la vie de Malek dans le Beyrouth d'aujourd'hui.

Le jeune homme qui vit avec sa mère, Claudia, est victime du syndrome de l'apnée du sommeil, et s'endort sitôt qu'il ne bouge pas. En ce jour, Malek a réussi à convaincre Claudia de se rendre chez un avocat pour déclarer officiellement la mort du père, disparu 16 ans plus tôt. Le jeune homme va alors tenter de retrouver un rythme plus synchrone avec les autres, la ville et surtout Zeina, la femme qu'il aime mais qui ne veut plus le voir. Il se fond dans Beyrouth, ses rues, ses bars, à la recherche de Zeina, dans l'espoir qu'elle lui offre une seconde chance.

Et si aujourd’hui était «  le jour parfait » pour échapper à ses fantômes et retrouver ceux qu'on a perdus ?

 

21 h 30 – Stories from Beirut - 89’

  • Mohamed Berro – 12 (2015) - 20’ Le dimanche 12 septembre 1993, onze corps sont retrouvés dans un appartement à Ghobeiry dans la banlieue sud de Beyrouth. Ceci reste le seul cas de suicide collectif jamais enregistré dans l'histoire moderne du Liban.

 

  • Nadim Tabet and Karine Wehbé – Summer 91 (2015) - 20’  

    Une jeune femme et un jeune homme donnent chacun leur version de l'histoire qu'ils ont vécue ensemble durant l'été 91 au Liban alors que défilent les images des endroits où elle s'est déroulée.

 

  • Akram Zaatari – Red Chewing gum (1998) 10’ 

    Conçue comme une lettre vidéo méditant sur l’écoulement du temps, Red Chewing Gum fait ressurgir les souvenirs d’un premier amour entre deux hommes, enregistrés sur cassette vidéo, les entrelaçant avec des réflexions sur les transformations urbaines du quartier de Hamra à Beyrouth.

 

  • Khaled Ramadan & Joanne Nucho – Beirut Skinhead Movement (2010) – 15’ Ce documentaire d'investigation n'est en aucun cas une production scientifique. Il est construit autour des commères de rue sur un phénomène naturel visible dans les rues de Beyrouth. Dans notre quête d'une explication sur pourquoi la majorité des hommes de la ville de Beyrouth perdent leurs cheveux tôt dans la vie, nous découvrons que les gens sont conscients du problème, mais personne n'en connaît les causes. Le phénomène lui-même n'est plus questionné puisque presque tous les hommes de Beyrouth sont sans cheveux ou en train de le perdre. En cherchant une explication au nombre croissant de têtes chauves, nous avons beaucoup appris sur les différentes hypothèses et les termes utilisés dans la rue pour les personnes chauves ou  « skinheads ». « Ajlah », « Aslaa », « Aqraa », « Ahlat » et « Zalabita » signifient tous : tête sans cheveux - une tête chauve.
mercredi 29 novembre
19:00Next21:30
Musique, sons et images

Se situer : Musique, son et images (Jour 2) propose un portrait sonore de la ville qui révèle une cartographie impossible. Bruits et empreintes visuelles (Jour 2-1) présente d’abord les enjeux urbains du Centre Ville de Beyrouth dont la construction effrénée habite le paysage sonore et visuel de la ville jusqu’à la rendre indicible. S’y superpose drames antérieurs et ouïe dires parcourant les hôtels abandonnés de Beyrouth. A la cacophonie sonore répond une charge visuelle qui rend la cartographie impossible. Musique ou larsen (Jour 2-2) s’invite dans les salles de concert libanaises où à la jubilation vivace de la scène hip-hop succède le spleen télévisé de Roy Dib, jusqu’au larsen mutant d’Ieva Saudargaite. Les bruits de la ville se fondent ici l’un dans l’autre, mer, départ et arrivée, ventilateurs et réacteurs, devenant chacun la brise de souvenirs.

 

19 h – Bruits et empreintes visuelles - 56’

  • Nadine Bekdache & Juma Hamo – Mapping Place's Narratives: Beyhum Street (2014) - 40’ Une image peignant une représentation futuriste d'un quartier de Beyrouth est utilisée comme outil pour initier une conversation avec les résidents actuels de l'une de ses rues ré-imaginées. Le tissu urbain de la rue Beyhum s'est développé organiquement depuis la fin du 19ème siècle, et une partie de cette rue a été continuellement habitée depuis les années 1940. C'est à la fois un lieu de résidence et de travail (petites industries, artisanat, commerces). Un certain nombre de parcelles adjacentes à la rue forment maintenant un énorme chantier de construction pour une tour résidentielle. Décrite dans l'image futuriste comme complétée et prête à être habiter, l'échelle du bâtiment - en plus d'être méconnaissable par les résidents - exige des réponses quant à ce qu'il a remplacé et comment il est devenue une réalité.

 

  • Marwa Arsanios – I’ve Heard Stories (2008) - 4’ 

    Une courte animation mettant en scène un meurtre homosexuel passionné ayant pris place à l'hôtel Carlton de Beyrouth. L'animation fait partie d'une série de travaux qui tentent d'explorer différentes façons de raconter un événement, en utilisant diverses sources, voix, versions et les façons dont les narrations circulent

 

  • Randa Chahal Sabbag – Liban d’Autrefois (1980) – 12' Le Liban vu à travers des photos, portraits et cartes postales.

 

21 h 30 – Musique ou larsen - 87’

  • Salim Saab – Beyrouth Street : Hip-Hop au Liban (2017) - 54’ 

    Fin des années 90, la culture Hip Hop au Liban voit le jour grâce à des groupes comme Aks El Ser (À contre sens), Kitaa Beirut (La bande de Beyrouth) et Dj Lethal Skillz.

    Depuis, ce mode d’expression artistique ne cesse de se répandre chez une partie de la jeunesse qui s’en sert pour s’exprimer mais aussi, dans le cadre du graffiti par exemple, enjoliver la ville.

    « Beyrouth Street » revient sur l’histoire du Hip Hop au Liban, sur les raisons qui ont poussé cette jeunesse à utiliser ce moyen d’expression et aussi l’aspect unificateur de cette culture qui regroupe des activistes de toutes confessions, chose non négligeable dans une société régie par le confessionnalisme.

 

  • Roy Dib – Under a Rainbow (2011) - 17' 

    Enfant, ReMi, la star du film « Amani sous un arc-en-ciel » (réalisé par Samir Khoury) était la représentante exclusive d'une guerre civile qui survenait dans le pays où je vis. Ma ville n'a pas été physiquement affectée par la guerre mais j'ai des souvenirs distincts de mon cousin et moi prétendant que nos parents étaient morts pendant la guerre, tout comme ReMi. Cette vidéo utilise des images que mon père a enregistrées de la télévision libanaise à la fin des années 80, y compris « Amani sous un arc-en-ciel » et différents concerts télévisés, pour construire une image subjective de cette guerre.

 

  • Ieva Saudargaite Doueihi – Permission to Land (2017) 16’ 

    Quelque part, un jour, un avion décolle. Glissant sur le terrain varié du Liban, le film explore des paysages qui cachent l'histoire oubliée des vols, tout en essayant de se réconcilier avec l'absence de lieu d'atterrissage.

jeudi 30 novembre
19:00Next21:30
Fantômes et persistances

Fantômes et persistances (Jour 3) parcourt les non-dits de Beyrouth ou la ville comme théâtre des luttes. Beyrouth la malmenée, éternellement en friches, enfouit des trésors archéologiques mais aussi des mémoires vives de luttes politiques. Parcourir la ville (Jour 3-1) montre les tentatives répétées de saisir la ville dans des roads trips sans fins en voiture. Le temps suspendu (Jour 3-2) s’invite dans l’espace des souvenirs de lutte où se pose la question de l’avenir de la ville. C’est la ville qui se rappelle à elle-même à travers son histoire ouvrière (A Feeling Greater than Love) dont la persistance se questionne. Pour Ghassan Salhab (Le dernier homme) elle se fait aussi chimère et mutante, vampire au temps suspendu.

 

19 h – Parcourir la ville - 139’

  • Ghassan Salhab – La rose de personne (2000) - 10’ En quoi la rue Hamra est-elle plus particulière qu'une autre?

 

  • Nadim Tabet – Le Liban à l’automne (2006) - 15’ Au Liban, un jeune réalisateur tourne un film aux images anodines. Au fur et à mesure qu’il avance dans le tournage, il se rend compte que derrière ces images se cache une réalité plus tragique…

 

  • Lamia Joreige – Full Moon (2007) - 24' La vidéo présente plusieurs tentatives au travers des années, de capturer un moment poétique qui a eu lieu une fois : Un travelling un soir de pleine lune extraordinaire, conduisant de Raouché, traversant "le Ring", puis de retour à la maison. Le même travelling est répété à chaque fois d'une manière différente. Chaque enregistrement est en soi un diagnostic de notre "présent" à Beyrouth, et constitue ainsi autant de fragments d'histoire. Est-il possible de capturer un instant? Ne sommes-nous pas toujours en deçà, ou au delà de la réalité? Ici, la répétition devient réflexion sur le vain désir de capter la beauté, et en même temps ce qui permet le renouvellement. Elle réfléchit le processus même de création.

 

21 h 30 – Ghassan Salhab – Le dernier homme (2006) - 101’ Beyrouth se réveille chaque jour avec une nouvelle victime de ce qui semble être un tueur en série. Un imperceptible lien rattache Khalil à ces victimes, et plus précisément à leur insaisissable meurtrier…

vendredi 1 décembre
19:00Next22:00
EXPOSITION / CONCERT / DJ SET

19 h – VERNISSAGE

NOISE ON PAPER

17 years of designing the experimental music scene of Beirut

Le premier festival de musique improvisée à Beyrouth eut lieu le 13 août 2000 : une affiche en noir et blanc dessinée et conçue par Mazen Kerbaj annonçait les noms de trois musiciens (le sien inclus), marquant le début de ce qui allait devenir le festival IRTIJAL. Dix-sept ans, trois labels de musique et une multitude d’événements plus tard, cette exposition rassemble et présente la production graphique liée à cette scène : pochettes de disques, affiches et autres supports de communication.

Commissariat : Mazen Kerbaj et Hatem Imam. Conception et scénographie : Mazen Kerbaj et Studio Safar (Maya Moumne et Hatem Imam). Sélection musicale : Sharif Sehnaoui

 

UN AN

En 2012, Mazen Kerbaj s'est lancé le défi de faire un dessin par jour sur un agenda. Le résultat : 382 dessins utilisant les techniques les plus variées (encre, aquarelle, fusain, feutres...) traitant de sujets aussi divers que les voyages à l'étranger, des soirées interminables dans les bars de Beyrouth, les concerts, la guerre civile en Syrie, les « incidents » au Liban et dans la région, la vie de famille, les affres du travail en « freelance » et jusqu'au ras-le-bol du projet lui-même. Publié en 2013 aux éditions Tamyras, Un an a fait l’objet de plusieurs expositions en Europe et est exposé pour la première fois à Paris à .

 

20 h – CONCERT

« A » TRIO + TONY ELIEH, It’s Good To Die Every Day And Now

Groupe pionnier de la musique d’improvisation au Liban, « A » Trio a enregistré plusieurs albums et se produit depuis une quinzaine d’années en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen Orient. Conduit par Raed Yassin, Mazen Kerbaj et Sharif Sehnaoui, « A » Trio s’emploie à subvertir les instruments que les musiciens utilisent (trompette, guitare et contrebasse). Vibrations métalliques, bruits sourds, cordes et souffles fabriquent un environnement sonore qui s’étire du silence à la cacophonie, du musical à l’industriel. « A » Trio sonne comme un projet de musique électronique tout en étant purement acoustique.

It’s Good To Die Every Day And Now est le dernier disque de Tony Elieh sorti sur le label Al Maslakh, solo intense de basse électrique qui navigue entre krautrock et électro.

 

22 h – DJ SET

ZIAD NAWFAL

DJ, producteur, animateur radio, critique et promoteur de soirées, Ziad Nawfal est surnommé le John Peel du Liban, figure incontournable de toute la scène alternative à Beyrouth. Il est à la tête du label Ruptured, qui produit des disques qui vont du punk-rock à l’électronique et à l’expérimental.

samedi 2 décembre
15:00Next00:00
CONFÉRENCES / CONCERTS / DJ SET

15 h – CONFÉRENCES

Repenser les questions relatives aux identités culturelles musicales à l’ère de leur décolonisation, en dépassant en particulier les oppositions Orient-Occident, populaire-expérimental ; réfléchir sur les liens de cette scène avec celle, beaucoup mieux identifiée en Europe, des arts visuels qui ont exploré les questions relatives aux narrations de la guerre, à la dialectique de la mémoire et de l’oubli, à l’appropriation et à la fabrication des archives ; revenir sur l’histoire moderne du graphisme au Liban, né aussi bien des modernités artistiques que de la propagande politique ; tels seront quelques-uns des sujets explorés durant ces conférences.

 

19 h 30 – CONCERT

SOFIA JERNBERG (voix) & RABIH BEAINI (électronique, voix)

La première fois qu’ils se sont rencontrés, c’était le 26 septembre 2014 au Laundry à Londres et ils se sont dit : « Salut ». Puis ils se sont revus à Berlin, Athènes et là ils ont dit : « Bonjour », « Rebonjour, salut, salut ». Plus tard, au Alarm Festival de Berlin, le 29 juillet 2016 : « Peut-être qu’on pourrait jouer ensemble ? » Une autre fois, encore à Berlin, le 14 octobre 2016, durant le festival Morphine de Rabih Beaini au Berghain : « Ok, jouons ensemble ». Leur premier duo eut lieu le 5 avril 2017 à Beyrouth pour le festival Irtijal. Leur deuxième aura lieu à Paris le 2 décembre 2017 à .

 

20 h 30 – CONCERT

WORMHOLES ELECTRIC

Wormholes est une performance de Mazen Kerbaj (encres et solvants), Sharif Sehnaoui (guitare électrique) et Tony Elieh (basse électrique). La question d’un duo musique /dessin s’est posée dès le début de la relation artistique entre Kerbaj et Sehnaoui. En 2008, Mazen Kerbaj a mis au point un système qui permet de la mettre en pratique, en utilisant une table en verre, de l’encre, de l’eau, des solvants, des brosses et différents objets non identifiés. Les éléments visuels et sonores sont improvisés et n’existent que le temps de la performance. Wormholes a été présenté dans plusieurs festivals au Moyen Orient, en Europe et en Amérique du Nord.

 

23 h – DJ SET

DJ BATATA & DJ ZIBALA

A côté de leurs projets musicaux et artistiques « officiels », Raed Yassin et Mazen Kerbaj mixent ensemble électronique, punk, rock et shaabi pour des sets furieux et hors normes.

Biographies
Rabih Beaini

est un producteur et DJ libanais basé à Berlin (connu aussi sous le nom de Morphosis). Ses influences qui vont du krautrock à la new wave donnent à ses productions et à ses DJ sets une force inventive, sombre et émotionnelle. On les retrouve dans ses productions avec l’Upperground Orchestra, un ensemble d’improvisation qui explore un territoire entre musique électronique, techno et free jazz. Son label Morphine est spécialisé dans la musique expérimentale.

Tony Elieh

est bassiste, musicien électronique et photographe. Il a été un des membres du groupe Scrambled eggs, groupe phare de la scène punk rock de Beyrouth dans les années 2000. Il fait partie aujourd’hui de trois groupes de musique expérimentale, Karkhana, Wormholes electric et BAO. Son dernier disque It’s Good To Die Every Day And Now est sorti sur le label Al Maslakh en 2017. Il a composé de la musique pour des cinéastes comme Khalil Joreige, Joana Hadjithomas, Laila Hotait, Nadim Tabet et Daniele Arbid.

Joana HadjithomasURL

est artiste, cinéaste, en collaboration avec Khalil Joreige. Ils réalisent plusieurs documentaires tels que Khiam 2000-2007(2008), El Film el Mafkoud (The Lost Film) (2003) et des films comme Al Bayt el Zaher (1999) et A Perfect Day (2005), autour de la fabrique de l'imaginaire au Liban.

Hatem Imam

est auteur de bande dessinée et artiste. Il est l’auteur de plusieurs livres et a été exposé dans de nombreux pays dans le monde. Il est co-fondateur et directeur artistique avec Maya Moumne de l’agence Safar Studio (Beyrouth) qui a notamment conçu l’exposition Past disquiet. Narratives and Ghosts from the International Art Exhibition in Palestine, 1978, commissionnée par Rasha Salti and Kristine Khouri pour le MACBA (Barcelone, 2015) et la Haus Der Kulturen der Welt (Berlin, 2016). Il dirige le label de musique Annihaya Records et est le co-fondateur du magazine libanais de bande dessinée Samandal.

Sofia Jernberg

est une chanteuse et compositrice suédoise, née en Éthiopie. Elle est lauréate en 2008 du Royal Swedish Academy of Music's jazz Award. Elle dirige avec la pianiste Cecilia Persson la formation jazz Paavo qui a reçu le prix du meilleur groupe jazz par la Radio Suédoise. Elle est aussi active sur la scène de la musique contemporaine, comme chanteuse et compositrice. Elle a chanté sur des pièces écrites par Lars Bröndum, Arnold Schönberg (Pierrot Lunaire) et composé pour Duo ego et Norrbotten NEO.

Khalil JoreigeURL

est artiste, cinéaste, en collaboration avec Joana Hadjithomas. Ils réalisent plusieurs documentaires tels que Khiam 2000-2007(2008), El Film el Mafkoud (The Lost Film) (2003) et des films comme Al Bayt el Zaher (1999) et A Perfect Day (2005), autour de la fabrique de l'imaginaire au Liban.

Mazen Kerbaj

est auteur de bande dessinée, artiste et musicien. Ses peintures, dessins, vidéos, performances et installations ont été montrés dans de nombreuses expositions solos ou collectives (Akademie der Künste, Berlin /Beirut Art Center /Abu Dhabi Art Fair /New Museum – NYC, etc.). Il est l’auteur de plus de 15 livres et a été publié dans des anthologies, des journaux et des magazines. Il est le co-fondateur du festival de musique Irtijal à Beyrouth et a co-fondé en 2005 Al Maslakh, le premier label de musique expérimentale de la région. Ses performances musicales, à la trompette, ou plus récemment électroniques, sont hors-normes.

Ziad Nawfal

est parfois surnommé le John Peel du Liban. DJ, producteur, animateur radio, critique, collectionneur de disques et promoteur de soirées, Ziad Nawfal est de depuis les années 1990 une figure incontournable de toute la scène alternative à Beyrouth. Il a produit l’émission de radio Ruptures, créé un magazine de disques La CD-thèque et est aujourd’hui à la tête du label Ruptured. Il est l’auteur avec Ghalya Saadawi d’un livre consacré à la scène musicale de Beyrouth, Untitled Tracks: On Alternative Music in Beirut (Amers Editions).

Sharif Sehnaoui

est guitariste. Il joue aussi bien de la guitare acoustique qu’électrique, avec ou sans effets. Guitariste d’improvisation, il pousse les limites de son instrument et a joué un peu partout dans le monde, dans de très nombreuses formations et avec différents musiciens. Il a contribué aux côtés de Mazen Kerbaj et de Raed Yassin à l’émergence aux débuts des années 2000 d’une scène musicale expérimentale inédite au Moyen-Orient, en créant le festival Irtijal ainsi que les labels Al Maslakh et Annihaya.

Raed Yassin

est né en 1979 au Liban, il est artiste visuel, auteur de nombreuses expositions et musicien, à la fois contre bassiste et DJ. Il a produit de nombreux disques et est un des organisateurs du festival Irtijal à Beyrouth, ainsi qu’un des co-fondateurs du label Annihaya. Il se produit dans les groupes PRAED et the « A » Trio. Il est une figure incontournable de la scène artistique et musicale de Beyrouth.

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Informations
Le Projet

, un lieu de Savoir-vivre et de Faire-savoir

 

Fondé par Kader Attia, Zico Selloum et leur famille.

 

met au défi les postures amnésiques et délétères. C’est un lieu convivial qui engage, en toute indépendance, les chantiers du vivre et du penser ensemble.

 

En mettant en oeuvre ce projet, l’artiste Kader Attia entend poser au présent les questions de la décolonisation des peuples comme celle des savoirs, des comportements et des pratiques. Située dans un quartier où se mélangent populations africaines, indiennes et asiatiques, à deux pas de la gare du nord et donc aux carrefours de l’Europe comme du monde, vise à réunir — sans exclusion et à travers ces formidables tribunes que peuvent être la création artistique et intellectuelle — toutes les identités et toutes les histoires, en particulier celles des minorités.

 

Tout à la fois repère et refuge, est un espace à l’identité bigarrée : c’est un bar et une agora ; c’est un laboratoire et une lieu de fêtes ; c’est un lieu de paroles, d’écoutes, de partages, d’expérimentations et de monstrations.

 

 

Une architecture

Protégé du tumulte de la rue, l’espace en retrait de est dominé par une haute verrière qui offre une lumière zénithale et paisible. Au rez-de chaussée, se déploie sur plus de 200 m2 l’espace du bar où l’on peut venir se reposer en prenant un café, où l’on donne rendez-vous à des amis pour boire un verre, où l’on peut manger sur le pouce, venir écouter un concert ou encore assister à une projection.

 

Au premier étage, une grande mezzanine donne sur le bar comme sur une court intérieure. Isolé du rez de chaussée par des vitres qui ne laissent passer que la lumière, cet espace est dédié au partage des savoirs en mouvement. On peut venir y écouter et proposer d’autres formes de pensées à travers des dialogues publics. entend accueillir des collectifs, des militants, des groupes de recherches universitaires, des artistes, des acteurs sociaux pour les inviter à des partages libres d’expériences et de savoirs. On peut ici assister à des conférences, des lectures, des témoignages, participer à des workshops, des ateliers d’écritures…

 

Le deuxième étage est consacré aux différentes formes et concepts de l’art. Loin du contexte muséal ou institutionnel, les propositions artistiques y sont aussi bien conceptuelles que formelles, a-formelles ou performées. Les projets présentés sont également l’occasion d’élaborer une pensée critique non académique, en lien constant avec les enjeux de notre présent.

 

La structure architecturale du bâtiment, idéale pour ce type de combinaison, offre une grande fluidité entre les différents espaces car ici la vie, la pensée, l’engagement et les pratiques de l’art interagissent en synergie.

 

 

Une expérience de défragmentation

se construit autour de la volonté de répondre à une urgence impérieuse de réparations sociales et culturelles.

 

Par delà les clivages religieux ou politiques, nos sociétés contemporaines ont atteint un niveau jusqu’alors inégalé de fragmentation que seul l’aménagement d’espaces de dialogues, de rencontres, de confrontations permettra de faire reculer. Ici comme un peu partout ailleurs, les fractures se démultiplient dans un silence criant, avec une violence accrue. est une expérience de dé-fragmentation, de dé-morcellement, de réparations dans laquelle tout le monde est le bienvenu. Ce projet entend permettre aux savoirs universitaires de sortir des arcanes du pouvoir institutionnel et élitiste en leur permettant de se confronter à d’autres formes de transmissions. Il entend émanciper des modes d’appréhension et de savoir populaires, parfois non occidentaux, souvent minorés.

 

souhaite décloisonner les savoirs, les pratiques, en valorisant une approche trans-culturelle, trans-disciplinaire et trans-générationnelle dans lequel tous et chacun trouve une place. Nous faisons le pari que sous l’égide de l’échange et de la palabre, l’art comme la pensée sont parmi les vecteurs les plus forts de cette défragmentation.

 

Si est un lieu physique de rencontres, elle oeuvre également à l’archivage de ce présent en train de se faire et met à disposition librement les échanges et les expérimentations dont elle est le théâtre. 

L'équipe

Kader Attia

Directeur et co-fondateur

Zico Selloum

Co-Fondateur de

Sylvie Labiche

Directrice Administrative & Financière

Pascale Obolo

Responsable du Salon du Livre d'art des Afriques et des Editions de

Alix Hugonnier

Coordinatrice de la programmation culturelle et artistique

Lucas Erin

Coordinateur de la production

Ava Attia

Responsable des réservations

Kristell Charbonneau

Responsable des privatisations - DRH

Christelle Boco

Responsable bar

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