Rencontres pour une décélération des images
SUPER-DÉCÉLÉRATION

En collaboration avec la Galerie Sator,  propose un cycle de discussions autour de l’image et du cinéma en conflit aujourd’hui. Faites d’allers-retours, ces rencontres s’invitent dans lequotidien des photoreporters et photoreportrices aujourd’hui, dans celui d’activistes mais aussi d’artistes et de peintres.

 

Les mots peinent à saisir ce que l’image veut dire : un enfant est sur une plage, peint de rouge. Le pays international — celui des réseaux comme celui des unes — s’émeut, pourquoi ?

 

Dans un autre pays, un autre où les bombes tombent sur les toits des maisons, un photoreporter télécommande la prise d’archives via son drone ; il traverse les lignes pour rapporter les images qui feront le tour de la planète d’un Palmyre “libéré”. Une autre choisit de ne montrer que l’à-côté, le laissé-pour-compte, les empreintes (concrètes et fragiles) d’une guerre trop vue mais si peu comprise. Un dernier floute les corps des victimes d’une guerre pour détourner la censure des géants de l’information qui ne veulent pas montrer des corps trop choquants, trop politiques ? Un dernier enfin fixe une Gopro sur le torse d’un combattant de l’Armée Syrienne Libre et montre le temps long, le temps banal d’une guerre dont on ne connait finalement que le spectaculaire.

 

Dans un quotidien fait d’immédiateté et d’accumulation d’images, comment artistes et journalistes travaillent-ils à rendre une temporalité, une durée de vie et un sens aux images de conflits, premières armes dans des sociétés de la (més)information ?

 

Ces deux jours de rencontres, de projections, de discussions invitent à ouvrir le regard à une décélération des images. Dans un monde de communication visuelle saturé d’images tiraillées de sens, comment rendre compte du réel, du réel en guerre, et du réel politique ? Comment prendre du recul sur nos industries du divertissement, mieux connaître les censures nous entourant, questionner le rôle de la presse et mieux connaître la fabrication des images ? Comment penser la circulation des images et leur rôle politique quand celles-ci empruntent des sens contradictoires dans des géographies parallèles : penser l’intrication entre situations de “paix” et situation de guerre quand les images jugées choquantes par l’un, véhiculent les preuves de crimes dans d’autres ?

 

Comment user aujourd’hui de la fiction pour rendre au réel sa tangibilité ?

 

Words struggle to grasp what the image means: a child is on a beach, he is painted red and the international country, the country of networks and headlines is moved. Why?

In another country, another where bombs fall on the roofs of houses, a photoreporter commands the taking of archives via his drone; he crosses the lines to bring back images of a “liberated” Palmyra that will sail around the world. Another chooses to show only the side, the left-behind, the (concrete and fragile) imprints of a war too much seen but too little understood. Another photographer chooses to blur the bodies of the victims of a war to divert the censorship of information giants who do not want to show bodies who seem too shocking or too political. A last photographer fixed a Gopro on the chest of a fighter of the Free Syrian Army and shows the Time, the long and domestic time of a war from which we only known the spectacular.

In collaboration with the Sator gallery, offers a series of discussions around the image and cinema in conflict today. Going back and forth, these meetings invite us into the daily life of photoreporters, activists but also of artists and painters today.
In an everyday life made of immediacy and accumulation of images, how do artists and journalists work to render a temporality, a life span and a meaning to images of conflicts, who might be understood today as first weapons in societies of (mis) information?
These two days of meetings, performances and discussions are an invitation to open our eyes to a deceleration of images. In a world of visual communication saturated with images that torned with meaning, how can one account for the real, the real at war, and the political real? How can we take a step back from our entertainment industries, better understand the censors around us, question the role of the press and better know the making of images? How to think about the circulation of images and their political role when they use contradictory meanings in parallel geographies: how do we think about the entanglement between situations of “peace” and war situations when the images judged shocking by one, convey the evidence of crimes in other?

How to use fiction today to make reality tangible?

Programme
dimanche 28 avril
12:50Next13:00
Introduction
13:00Next20:00
Exposition

Tourné en caméra subjective, Chebab (2012) montre la journée d’un combattant de l’Armée Syrienne Libre. Arrimé à la vie de ce soldat, nous suivons sans fard, un quotidien fait d’attente, d'ennui, absent de spectaculaire.

 

Emeric Lhuisset est diplômé en art (Ecole des Beaux-Arts de Paris) et en géopolitique (Ecole Normale Supérieure Ulm – Centre de géostratégie / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Son travail est présenté dans de nombreuses expositions à travers le monde (Tate Modern à Londres, Museum Folkwang à Essen, Institut du Monde Arabe à Paris, Frac Alsace, Stedelijk Museum à Amsterdam, Rencontres d’Arles, Sursock Museum à Beyrouth, CRAC Languedoc-Roussillon, Musée du Louvre Lens…). Emeric considère son travail comme une retranscription artistique d’analyses géopolitiques. Détournant les codes, il nous interroge sur le réel et sa représentation. Il présente ainsi Chebab:

 

Dans mon approche, j’essaye d’être symptomatique de la période dans laquelle on est, c'est-à-dire une période de transition entre le reportage de guerre classique et le combattant équipé d’un téléphone portable, qui devient lui aussi rapporteur d’images ; images qu’il va alors diffuser lui-même via internet. Et en même temps, je tente de questionner cette représentation au regard de l’histoire. Dans mon précédent projet Théâtre de guerre, j’ai créé des mises en scènes volontairement très maniérées afin de trahir le procédé et de questionner sur la théâtralisation de l’image de conflit. L’on était ici avec de vrais combattants, sur une vraie zone de guerre et pourtant nous étions dans une mise en scène mais qui aurait très bien pu ne pas en être une, quelle est alors la part du réel dans ces images ? Dans cet autre projet, je cherche la réalité la plus brut ; je ne suis plus moi-même producteur des images, la caméra vidéo est fixée sur un combattant de l’Armée Syrienne Libre dans la région d’Alep et d’Idlib. La vidéo est un plan séquence de 24h où l’on vit à la première personne en temps réel le quotidien de ce combattant. Dans la plupart des sociétés le conflit est très présent, à travers jeux, films, news, etc. Il est difficile de passer à côté, pourtant l’image qui nous en est offerte n’en présente qu’un fantasme idéal détaché de la réalité. Je cherche à travers ces projets à ce que nous nous interrogions ces représentations.

 

Chebab - Plan séquence d'une journée de la vie d'un combattant de l'Armée Syrienne Libre / Caméra subjective, 24h en boucle diffusé en temps réel / Province d'Alep et d'Idlib (Syrie), août 2012

 

Deuxième étage de  - du dimanche 28 avril, 13h00 au lundi 29 avril, 20h00

 

Shown through a subjective camera, Chebab (2012) shows the day of an soldier of the Free Syrian Army. Stowed in the life of this soldier, we follow an unvarnished depiction of his daily life, made of waiting, boredom, and from which the spectacular is absent.
Emeric Lhuisset is a graduate in art (Ecole des Beaux-Arts in Paris) and geopolitics (Ecole Normale Supérieure Ulm - Center for geostrategy / University Paris 1 Pantheon-Sorbonne). His work is presented in numerous exhibitions around the world (Tate Modern in London, Museum Folkwang in Essen, Institute of the Arab World in Paris, Frac Alsace, Stedelijk Museum in Amsterdam, Rencontres d’Arles, Sursock Museum in Beirut, CRAC Languedoc -Roussillon, Louvre Lens Museum ...). Emeric Lhuisset considers his work as an artistic transcript of geopolitical analysis. Diverting the codes, he makes us question reality and its representation.

He here presents Chebab:

In my approach, I try to be symptomatic of our time, that is to say, a period of transition between the classic war report and the fighter equipped with a mobile phone, who is also becoming an image reporter; he creates images that he will then broadcast via the internet. At the same time, I try to question this representation in regard to history. In my previous Theater of War project, I created voluntarily very mannered staged photographies that thus betrayed the process and questioned the theatricalization of images of conflict. We were here with real fighters, on a real war zone and yet we were creating stagded photographs, that could have been real. What is then the real part in these images? In this other project, I look for the most raw reality; I am no longer a producer of images, the video camera is attached to a fighter of the Free Syrian Army in the region of Aleppo and Idlib. The video is a sequence shot of 24 hours where we live in the first person, in real time, the daily life of this fighter. In most societies the conflict is very present, through games, movies, news, etc. It is difficult to ignore those images of conflict, yet they present only an ideal fantasy detached from reality. Through these projects, I seek to question these representations.

13:00Next15:00
Photoreporters aujourd’hui : comment montrer les guerres longues et non médiatiques?

Le temps médiatique s’essouffle aujourd’hui vite, et les guerres ne font pas exception à la concurrence de l’information, à l’escalade du spectaculaire. En ceci, une grande partie des guerres que nous connaissons aujourd’hui sont des guerres médiatiques où la guerre se fait aussi sur le terrain de l’information ; de la conviction, de la suggestion et de la dé-mobilisation du public. Certaines guerres pourtant, un temps présentes sur nos unes, disparaissent à la longue, pour s’enfermer souvent dans des silences lourds de sens que les journalistes et reporters peu à peu abandonnent. Comment couvrir un conflit sur la durée, particulièrement aujourd’hui ? Quelles peuvent être les multiples narrations documentaires à même d’accompagner des sujets au long terme ? Discussion à partir des travaux des photographes Rafael Yaghobzadeh et Michel Slomka en compagnie de la commissaire et directrice du Musée des beaux-arts du Locle, Nathalie Herschdorfer.

 

The media time is running out of steam today, and wars are no exception to the information competition and to the escalation of the spectacular. In this, a large part of the wars that we know today are media wars where war is also on the ground of information. It is also about public belief, suggestion and disengagement. Some wars, however, a time present on our headlines, disappear in the long run, stuck in silences so heavy of meaning, that journalists and reporters gradually give up. How to cover a conflict over time, especially today? What can multiple documentary narrations do to accompany subjects in the long term?
We propose a discussion around the works of photographers Rafael Yaghobzadeh and Michel Slomka with the curator and director of the Museum of Fine Arts of Le Locle, Nathalie Herschdorfer.

15:15Next17:15
Penser l’archive en conflit

Jean-Marc Cerino et Eric Manigaud sont deux artistes plasticiens qui travaillent à partir de documents d’archives. Archives qu’ils abordent cependant différemment.

Travaillant en série, Eric Manigaud s’empare d’un corpus précis de photographies historiques auquel il va se consacrer pendant plusieurs mois pour questionner le statut de l’archive. Dans sa série sur le 17 octobre 1961, il s’empare ainsi de photographies alors interdites montrant la violence de la répression par les forces de l’ordre. Ces images ont aujourd’hui une valeur docu- mentaire et historique et font office de preuves et de témoignages pour un fait politique longtemps non reconnu par l’historiographie officielle. A partir des photographies projetées sous forme de diapositive, Eric Manigaud créé des dessins. L’image se donne alors à voir sous un angle esthétique et artistique. Cette appropriation plastique permet tout autant de parler du fait historique lui-même que de se confronter différemment à la violence de l’image.

La démarche de Jean-Marc Cerino quant à elle consiste à se plonger dans l’espace infini des images produites par les anonymes, sans hiérarchie ni classement. Par la technique de la peinture sur et sous verre, Jean-Marc Cerino réactive au présent une partie de la puissance de ces documents d’archives. En traitant des luttes syndicales, désastres ou catastrophes de guerre comme des utopies, projections et aspirations de ces anonymes, il dessine en creux un portrait de l’histoire politique du XXème siècle et considère ce travail comme un regard partagé du monde.

 

Jean-Marc Cerino and Eric Manigaud are two visual artists who work from archival documents. Archives, however, they approach differently.
Working in series, Eric Manigaud captures a precise corpus of historical photographs to which he devotes himself for several months to question the status of the archive. In his series on October 17, 1961, he seizes then prohibited photographs showing the violence of repression by the French police. These images today have a documentary and historical value and serve as evidence and testimony for a political fact that was long unrecognized by official historiography. From the photographs projected as a slide, Eric Manigaud creates drawings. The image is then seen from an aesthetic and artistic angle. This plastic appropriation allows as much to talk about the history itself than to confront oneself differently to the violence of the image.
Jean-Marc Cerino’s approach consists in immersing himself in the infinite space of images produced by anonymous people, without hierarchy or classification. Through the technique of painting on and under glass, Jean-Marc Cerino reactivates the power of these archival documents. By treating trade union struggles, disasters or war catastrophes as utopias, projections and aspirations of these anonymous, he draws a portrait of the political history of the twentieth century and considers this work as a shared view of the world.

17:30Next19:00
Propagande de guerre et fantasmes occidentaux : la propagande de l’Etat Islamique

L’organisation de l’Etat Islamique combat-il le monde mondialisé ou en est-il le plus pur produit ?
Entre création de la plus grande machine de propagande (illégale) de ce siècle et réappropriation des codes hollywoodiens, nous proposons une discussion autour des liens entre capitalisme, l’hypertrophie de la mise en image, l’Etat Islamique, Hollywood, nos fantasmes et le cinéma. Jean-Louis Comolli est ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, il est l’auteur Daech, le cinéma et la mort (Verdier). Juan Branco est avocat, il est l’auteur de D’Après une image de Daech (éditions Fécamp, 2017).

 

Does the organization of the Islamic State fight the globalized world or is it its purest product? Between the creation of the largest (illegal) propaganda machine of this century and the reclaiming the Hollywood codes, we propose a discussion on the links between capitalism, the hypertrophy of the image, the Islamic State, Hollywood, our fantasies and cinema.
Jean-Louis Comolli is former editor-in-chief of Cahiers du Cinéma, he is the author Daech, le cinéma et la mort [Daech, cinema and death] (Editions Verdier). Juan Branco is a lawyer, he is the author of D’Après une image de Daech (Editions Fécamp, 2017).

lundi 29 avril
13:00Next13:30
Photographie(s) en guerre : La mise en musée des images de guerre

Le musée de l’Armée présentera aux Invalides du 30 septembre 2020 au 24 janvier 2021 une exposition provisoirement intitulée Photographie(s) en guerre. Partant du constat que le public du XXIe siècle est confronté à une surenchère d’informations et de connaissances où l’image tient un rôle essentiel, les trois commissaires de l’exposition, Mathilde Benoistel, Sylvie Le Ray-Burimi et Anthony Petiteau, souhaitent que la manifestation puisse contribuer à une meilleure éducation à l’image et aux médias et amène le public à questionner les images de guerre.

Le constat de l’impact spécifique et durable des photographies de guerre – sur les individus, les groupes, les opinions publiques –, joue en effet un rôle prépondérant. S’imposant comme une évidence, cet impact est intrinsèquement lié à l’immédiateté comme à la valeur probatoire et informative spontanément prêtée à l’enregistrement photographique, réputé mécanique, de la guerre. Il peut s’avérer délétère, mais peut également contribuer au processus de résilience, de réparation, de reconstruction et de sortie de guerre.

En inscrivant les rapports entre photographie et guerre sur le temps long, de 1849 à nos jours, l’exposition se donne pour objectif d’analyser les usages politiques, sociaux, militaires, scientifiques, journalistiques et artistiques du médium en temps de guerre, ainsi que son rôle dans la construction de la mémoire et de l’histoire des conflits ; elle cherchera à donner à voir et comprendre l’évolution, mais aussi les invariants des représentations photographiques de la guerre du milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours ; elle questionnera le positionnement et les limites de la photographie par rapport aux autres modes de représentation, ainsi que les influences réciproques entre ces différents modes. En inscrivant les rapports entre photographie et guerre sur le temps long, de 1849 à nos jours.

Anthony Petiteau, chargé d’études documentaire principal, responsable de la collection de photographies au musée de l’Armée et l'un des trois commissaires - avec Sylvie Le Ray-Burimi et Mathilde Benoistel - de l’exposition, propose une discussion de présentation du projet d'exposition en travail au musée des armées et interroge les pratiques curatoriales entourant cegenre de récits.

 

The Musée de l’Armée (Paris) will present at Les Invalides from September 30, 2020 to January 24, 2021 an exhibition tentatively entitled Photographie(s) en guerre [Photograph(s) at War].
Observing that the public of the 21st century is confronted with a bidding war on information and knowledge where images play an essential role, the three curators of the exhibition, Mathilde Benoistel, Sylvie Le Ray-Burimi and Anthony Petiteau, hereby propose to contribute to a better education to images and media and lead the public to question images of war.
The specific and lasting impact of war photographs - on individuals, groups, public opinions - plays a preponderant role. This impact is intrinsically linked to the immediacity, to the probative and informative value of photography of war, that is considered mechanical. It can be deleterious, but it can also contribute to the process of resilience, repair, rebuilding and exiting the war.
By inscribing the relationship between photography and war over long time, from 1849 to the present, the exhibition aims to analyze the political, social, military, scientific, journalistic and artistic uses of the medium in wartime, as well as its role in the construction of memory and the history of conflicts; it will seek to show and understand the evolution, but also the invariants of the photographic representations of the war from the mid-nineteenth century to the present day; it will question the positioning and limits of photography in relation to other modes of representation, as well as the reciprocal influences between these different modes by inscribing the relationship between photography and war on the long time, from 1849 to the present day.
Anthony Petiteau is a senior documentary researcher, responsible for the collection of photographs at the Musée de l’Armée and one of the three curators - with Sylvie Le Ray-Burimi and Mathilde Benoistel - of the exhibition. He here proposes a discussion around the exhibition project at the Museum des Armées and questions the curatorial practices surrounding this type of narratives.

 

13:45Next15:45
Censure et propagande : Comment montrer les guerres contemporaines médiatiques et les archiver ?

Entre censure sur les réseaux et saturation des images, comment repenser des processus de monstration qui redonnent un sens à celles-ci ? La guerre en Syrie qui s’épanche encore a été un des conflits le plus documenté. Jamais encore, une guerre n’avaient été autant vue et les archives s'accumulant aujourd’hui donnent lieu à des interrogations pour — un jour peut-être — un futur jugement..

Khaled Barakeh est photographe, ancien peintre, il tourne son travail autour de la question de la représentation de la guerre et mène une réflexion sur le statut des archives du conflit syrien. Il a récemment travaillé sur une série d’image, The Untitled Images. Celles-ci interrogent: comment l’apparition ou non-apparition d’une illustration affecte-t-elle l’existence matérielle d’une réalité qu’une photographie expose ? L’acte d’effacement peut-il être, paradoxalement, une façon de préserver et de révéler sa présence ? Les photographies utilisées pourThe Untitled Images ont été prises dans divers endroits de Syrie associés à l’idée de disparition collective ; elles témoignent d’une violence évidente en écho à une réalité brutale. Les silhouettes sont arrachées, comme l’on arracherait les peaux mortes de notre corps – il est question de se débarrasser de l’indésirable, du désagréable, ou de l’insupportable à la vue. Ainsi retouchées, elles deviennent acceptables pour les médias ne montrant que la quantité de souffrance souhaitée – ou son absence.

Philippe Dagen a lui notamment travaillé comme historien sur la question de représentation de la guerre en Europe. Enrico de Angelis a mené un travail de recherche sur les rapports entretenus par les photographes syriens, professionnels et amateurs, aux images de la guerre en Syrie, il est l’un des fondateurs du projet médiatique SyriaUntold.

Ils proposent ici une discussion sur le statut des archives et sur la censure des réseaux dans le cadre du conflit syrien.

 

Between censorship on networks and the saturation of images, how do we rethink processes of showing that give meaning to them? The war in Syria, which is still expanding, has been one of the most documented conflicts. Never before had a war been so much seen and the archives accumulating today, make us wonder about - perhaps - a future judgment.
Khaled Barakeh is a conceptual artist and cultural activist, a former painter, he has turned his work around the issue of the representation of the war and leads a reflection on the status of the archives of the Syrian conflict. He recently worked on a series of images, The Untitled Images.
Those series question:

How might existence and non-existence of an artwork affect the material existence of the reality presented on a photograph? Can the act of erasure be, in fact, a protective one; and the absence of the bodies highlighting their presence?
Photographs used in The Untitled Images were taken in different parts of Syria, joined by a mutual horror of loss; they are a brutal visual evidence of an equally brutal reality. The silhouettes are peeled off like we peel dead skin off our bodies – getting rid of the unwanted, unpleasant, inconvenient to see. Edited in this particular manner, they became acceptable for the media, showing only the desired amount of pain – or lack of thereof.
Philippe Dagen has been working as a historian - upon other subjects - on the issue of representation of war in Europe. Enrico de Angelis has carried out a research work on the relationships of professional and amateur photographers with images of the war in Syria. He is one of the founders of the SyriaUntold media project.
They propose here a discussion on the status of archives and the censorship of networks in the context of the Syrian conflict.

 

16:00Next17:30
“A luta continua”. Photographie et cinéma contre le colonialisme portugais

Projection du film The Struggle Continues (La lutte continue) de Robert Van Lierop (1971, 36’) suivie d’une rencontre avec Augusta Conchiglia.

Journaliste, photographe, cinéaste, Augusta Conchiglia rejoint la guérilla angolaise à la fin des années 1960. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des spécialistes de l’Angola et des mouvements d’émancipation en Afrique et écrit régulièrement pour le Monde Diplomatique.

Tourné en 1971 dans les zones libérées du Mozambique, le film sera suivi du témoignage et commentaire d’Augusta Conchiglia à partir de ses propres expériences en Angola. Ce sera l’occasion de réfléchir à la question de l’image militante dans le contexte des luttes de libération des années 1960-1970.

La rencontre sera animée par Catarina Boieiro, dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par l’Institut pour la Photographie, et est proposée en dialogue avec l’exposition Refuser la guerre coloniale à la Maison du Portugal (Cité internationale universitaire de Paris), du 19 avril au 5 mai 2019.
 

Screening of the movie The Struggle Continues (La lutte continue) by Robert Van Lierop (1971, 36’) followed by a meeting with Augusta Conchiglia. A journalist, photographer, filmmaker, Augusta Conchiglia joined the Angolan guerrillas in the late 1960s. She is now considered one of the specialists of Angola and emancipation movements in Africa and writes regularly for Le Monde Diplomatique.
Filmed in 1971 in the liberated areas of Mozambique, the film will be followed by the testimony and commentary of Augusta Conchiglia from her own experiences in Angola. It will be an opportunity to reflect on the issue of the militant image in the context of the struggles for the liberation between 1960-1970.
The meeting will be hosted by Catarina Boieiro, as part of a research project supported by the Institute for Photography, and is proposed in dialogue with the exhibition Refuser la guerre coloniale [Denying Colonial War] at the Maison du Portugal (Cité internationale universitaire de Paris), from April 19 to May 5, 2019.

 

17:30Next18:30
Photoreporters de terrain en France aujourd'hui : militantisme et censure

Le 20 avril 2019, Reporter sans frontières et le Syndicat national des journalistes dénoncaient des atteintes à la liberté d'informer en France, suite l'arrestation de deux journalistes indépendants pendant l'acte 23 des Gilets Jaunes. Le 15 janvier 2019, ce sont les Sociétés des Journalistes et Sociétés des Rédacteurs de trente médias qui signaient en commun avec Reporters sans Frontière un communiqué commun pour la liberté d'informer qui soulignait la hausse des interpellations de journalistes et de violences à leur encontre sur le terrain en France. Suite à l'arrestation de Gaspard Glanz, nous invitons des photoreporters indépendants à venir faire part de leur point et de leur expérience sur leur quotidien de photoreporters engagés, en France.

18:30Next20:00
Algérie 2019 : Moments révolutionnaires, moments d’images Une discussion autour de la production et de la diffusion des images, photographie et arts visuels

Les printemps arabes de 2011 avaient donné à l’époque lieu à une stupéfaction globale quant au rôle pour autant bientôt relativisé des réseaux sociaux dans la prise d’ampleur du mouvement. Nous ne savions à l’époque que faire de cette multiplication des images dont le bousculement, l’anarchie n’avait d’égal que l’irréductible incompressibilité des mouvements populaires. Remplaçaient-ils la presse ? Quelles images étaient VraiesFausses? D’où venaient-elles?

En comparaison, la présence immédiate des images des récents soulèvements en Algérie a échappé à cette stupéfaction générale. Il existe aujourd’hui une connaissance globale, innée, et populaire de l’organisation et de la divulgation de l’information mais aussi après les printemps arabes, une connaissance politique plus répandue, une approche critique peut-être, une familiarité avec le potentiel révolutionnaire des images.

Deux semaines après le début du soulèvement, on analysait déjà le traitement de la presse internationale, notamment française du mouvement, la sémantique, la censure, et la possible réappropriation populaire des récits.

Le 29 avril 2019 où en serons-nous ? Comment pourrons-nous analyser le traitement sémantique et imagé du mouvement en Algérie (où qu’il en soit)?

Nous proposons ici une discussion ouverte et comparative autour de ces questions.

 

During the Arab Spring of 2011, social media power sparked a - soon to be relativised -global stupefaction by the role it played in the expansion of the movements. We did not know at the time what to make of this multiplication of images of which jostling, anarchy could only compare with the irreducible incompressibility of the popular movements. Did they replaced the press? Which images were True? False? Where did they come from?
In comparison, the immediate presence of images of recent uprisings in Algeria escaped this general amazement. Today, there is a global, innate, and popular knowledge of organization and disclosure of information, but also after the Arab Spring, a more widespread political knowledge, a critical approach perhaps, a familiarity with the revolutionary potential of images.
Two weeks after the beginning of the uprising, we were already analyzing the treatment of the international press, particularly the French, semantics, censorship, and the possible popular reappropriation of stories.
April 29, 2019 where will we be? How can we analyze the semantic and imaged treatment of the movement in Algeria (wherever it is)?
We propose here an open and comparative discussion around these questions.

Photo de Rafael Yaghobzadeh | A minuit et cinquante-et-une minutes, une fusée éclairante passe au dessus d’une position tenue par des soldats pro-russe, sur l’une des premières lignes de front au début du conflit à l’est de l’Ukraine. Durant toute la nuit, les coups de feu ont sifflé avant de s’arrêter près du village de Semenivka, au lever du jour, le 22 mai 2014. Le lendemain la situation n’avait pas évolué.

 

Photo © Rafael Yaghobzadeh | At midnight and fifty-one minutes, a flare went over a position held by pro-Russian soldiers on one of the front lines at the beginning of the conflict in eastern Ukraine. Throughout the night, gunshots whistled before stopping near the village of Semenivka at sunrise on May 22, 2014. The next day the situation had not changed.

Biographies
Enrico de Angelis

est chercheur spécialisé en techniques de média et communication dans le Monde Arabe. Il a écrit une thèse sur le journalisme en Syrie avant 2011. Il est régulièrement consultant pour des ONG comme Free Press UnlimitedInternational Media SupportDeutsche Welle et d’autres. Enrico de Angelis est l’un des fondateurs du projet médiatique SyriaUntold.

Khaled Barakeh

est artiste conceptuel et militant culturel. Il est diplômé de la Faculty of Fine Arts (Damas), Funen Art Academy (Odense) et Städelschule Art Academy (Francfort). Le déplacement géographique dans la vie de Khaled Barakeh de – Syrie vers l’Europe – laisse place à de nombreux changements dans sa pratique : à l’origine spécialisé en peinture, il développera une sensibilité particulière aux pratiques artistiques contemporaines et travaille actuellement via divers mediums. Barakeh se définit comme un « artiviste »; ses approches artistiques sont avant tout des outils de luttes sociales et de préservation de la culture. En parallèle à ses activités artistiques, il a fondé l’association Coculture e.V., pour relier et valoriser les acteurs culturels à l’échelle internationale. Khaled Barakeh a exposé à la Künstlerhaus Stuttgart, la biennale de Shangaï, The Frankfurter Kunstverein, Artspace New Zealand, la biennale de Busan, MKG Hamburg et d’autres de nombreux autres lieux dans le monde.

Mathilde Benoistel

est chargée d’études documentaires, adjointe au chef du Département Experts et Inventaire au musée de l’Armée. Elle a été commissaire de l’exposition France-Allemagne(s). 1870-1871. La guerre, la Commune, les Mémoires (2017).

Juan Branco

est un avocat, universitaire, militant politique et journaliste franco-espagnol, collaborateur régulier du Monde diplomatique. Il est l’une des figures de l’opposition à la loi « Hadopi 1 » sur les droits d’auteurs en 2009. Conseiller juridique de WikiLeaks et de Julian Assange en France, il a été également l’avocat de Jean-Luc Mélenchon. Soutien des Gilets jaunes, il est l’avocat d’un de leur porte-parole, Maxime Nicolle. Il est l’auteur de D’après une image de Daesh (Paris, Lignes, 2017).

Nnoman Cadoret

Photo-reporter engagé, Nnoman a débuté la photographie il y a une dizaine d’années. Ses clichés racontent un réel brut, et sans fioritures, un monde d’inégalités, d’injustices. NnoMan tend à mettre en lumière celles et ceux qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas.

 

NnoMan a 30 (2019), il a grandit dans le 94. Il est co-fondateur du Collectif OEIL et co-rédacteur en chef photo du magazine Fumigene.

Jean-Marc Cerino

est né en 1965. Il vit et travaille à Saint Etienne. Depuis 2011, Jean-Marc Cerino réalise des séries d’œuvres dans lesquelles il réactive des images issues de photographies d’archives. Cette confrontation aux images du passé est pour l’artiste le moyen de révéler une vérité autre de celui-ci, une qui ne soit plus seulement figée dans le temps mais ouverte sur le présent.

Marie Chominot

est docteur en histoire contemporaine de l’université Paris VIII. Elle a consacré sa thèse aux pratiques et aux usages de la photographie pendant la guerre d’indépendance algérienne. Auteur de Regards sur l’Algérie (1954-1962) aux éditions Gallimard en 2016, elle est commissaire et responsable de production d’expositions. 

Jean-Louis Comolli

est né en Algérie où il vit jusqu’en 1961 (il a vingt ans) puis à Paris où il écrit aux Cahiers du cinéma (1962) dont il devient le rédacteur en chef en 1965 avec Jean Narboni (jusqu’en 1973). Il écrit des scénarios pour Maurice Failevic, participe à Cinéastes de notre temps (films avec Pierre Perrault et Miklos Jancso), tourne avec André S. Labarthe en juin 68 Les deux Marseillaises, réalise quatre films de fiction dont La Cecilia (1976) et L’ombre rouge (1982). Il réalise à partir de 1981 une quarantaine de longs-métrages documentaires, dont une série sur la vie politique à Marseille : Marseille contre Marseille (1989-2012). Il écrit sur le cinéma Voir et pouvoir en 2004 chez Verdier et récemment Daech, le cinéma et la mort (Verdier) et Cinéma, numérique, survie (Ecole Normale Supérieure de Lyon).

Philippe Dagen

est historien et critique d’art.

Fanny Gillet

est doctorante à l'Université de Genève et son thème de recherche porte sur les rapports au politique des artistes algériens à travers leurs discours et leurs pratiques. Elle a récemment publié "L'impact des révolutions arabes sur la production plastique en Algérie : entre sauvegarde du modèle local et dénonciation de l'ingérence étrangère" (2018) et "The Persistence of the Image, The Lacunae of History: The Archive and Contemporary Art in Algeria (1992-2012)" (2017). Elle est par ailleurs membre fondateur de l'ARVIMM, Groupe de recherche sur les arts visuels au Maghreb et au Moyen-Orient (19ème-20ème siècle). 

Graine

est photo-reporter, militant antiraciste et membre fondateur du Collectif LaMeute, qui se conçoit comme un média des luttes. Au sein d'un courant que le manifeste du Collectif qualifie de "photographie sociale", sa pratique tend à rendre compte d'un certain récit du réel, celui de celles et ceux qui luttent, qui résistent et qui persistent. Toujours à cheval entre témoin et acteur des faits qu'il relate. Âgé de 21 ans (2019), il a grandi dans le 18e arrondissement de Paris, dont il essaie également de raconter le quotidien à travers de la photographie de rue.

Nathalie Herschdorfer

est directrice du Musée des beaux-arts du Locle (www.mbal.ch) en Suisse et travaille comme commissaire d’exposition auprès de la fondation américaine FEP (Foun- dation for the Exhibition of Photography / www.fep- photo.org). Très active dans la photographiecontemporaine et suivant de près son actualité, elle a été invitée à organiser de nombreuses expositions au niveau international (dans différents pays d’Europe, en Australie, Chine, Corée du Sud et aux Etats-Unis). Elle enseigne la photographie contemporaine à l’ECAL (Lausanne), et est l’auteure de plusieurs ouvrages, parmi lesquels reGeneration : Photographes de demain (2005 et 2010), Le dictionnaire de la photographie (2015), Papier glacé : un siècle de photographie de mode chez Condé Nast (2012), Jours d’après : Quand les photographes reviennent sur les lieux du drame (2011). Son dernier ouvrage intitulé CORPS réunit les travaux de plus de 175 photographes contemporains (2019).

Alix Hugonnier

est coordinatrice des programmes à 

Amine Khaled

Après avoir exercé comme journaliste culturel au quotidien algérien El Watan, au début des années 2000, il obtient une DESS puis un DEA d'histoire culturelle à l'Université Paris III, portant sur les institutions et les élites artistiques algériennes. Il a travaillé pour différents festivals et théâtres en France. Il dirige actuellement le comité de lecture du théâtre du Rond-Point à Paris.

Rym Khene

est née en 1983. Par l’écriture et la photographie, elle interroge la mémoire des villes, les traces évidentes et secrètes des vies qui les peuplent. Elle a publié des textes et des photographies dans différentes revues, notamment Apulée (Zulma), IntranQu’îllités (Passagers des Vents), et Transition Magazine (Hutchins Center for African and African American Research at Harvard University). Actuellement, elle rédige une thèse de Doctorat en Littérature comparée ( Sorbonne Nouvelle) sur les représentations littéraires et photographiques d’Alger pendant les années 1990. www.rymkhene.com

 

Guillaume Lasserre

est historien de l’art de formation avec un tropisme pour la photographie, passionné de théâtre et de danse, curieux de toutes les formes de création. Guillaume Lasserre est critique d’art et commissaire d’expositions. Il est également collaborateur des Mondes du cinéma, The Steidz, co-auteur de catalogues d’expositions, d’artistes et d’ouvrages scientifiques et culturels. Ancien directeur du Pavillon Vendôme - Centre d’art contemporain, il fut également l’auteur de son projet scientifique et culturel.

Emeric LhuissetURL

Emeric Lhuisset est né en 1983 et a grandi en banlieue parisienne. Diplômé en art (Ecole des Beaux-Arts de Paris) et en géopolitique (Ecole Normale Supérieure Ulm / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Son travail est présenté dans de nombreuses expositions à travers le monde (Tate Modern à Londres, Museum Folkwang à Essen, Institut du Monde Arabe à Paris, Frac Alsace, Stedelijk Museum à Amsterdam, Rencontres d’Arles, Sursock Museum à Beyrouth, CRAC Languedoc-Roussillon, Musée du Louvre Lens…). Récemment il remporte la Résidence BMW pour la Photographie 2018 et le Grand Prix Images Vevey - Leica Prize 2017. Il a également été nominé notamment pour le Photographic Museum of Humanity Grant 2018 (Honorable Mention), pour le prix Coal (2016), pour le prix Magnum Foundation Emergency Fund (2015), pour le prix Niépce (2015), pour le Leica Oskar Barnack Award (2014) ainsi que pour le Prix HSBC pour la photographie (2014). Il publie chez André Frère Editions et Paradox (Ydoc) Maydan – Hundred portraits (2014), Last water war (2016), chez André Frère Edition et Al-Muthanna L’autre rive (2017). En parallèle de sa pratique artistique, il enseigne à l’IEP de Paris (Sciences Po) sur la thématique art contemporain & géopolitique. Il est représenté par Kalfayan Galleries. Emeric considère son travail comme une retranscription artistique d’analyses géopolitiques.

 

Anthony Petiteau

est chargé d’études documentaire principal, responsable de la collection de photographies au musée de l’Armée. Il a été commissaire des expositions Napoléon III et l’Italie. Naissance d’une nation. 1848-1870 (2011), Vu du Front. Représenter la Grande Guerre. 1914-1918 (2014) et 100 ans de photographies aux Armées (2015).

Sylvie Le Ray-Burimi

est conservatrice en chef du Patrimoine, responsable du Département des Peintures et Sculptures – Cabinet des dessins, estampes et photographies au musée de l’Armée. Elle a été commissaire des expositionsNapoléon III et l’Italie. Naissance d’une nation. 1848-1870 (2011), Vu du Front. Représenter la Grande Guerre. 1914-1918 (2014) et France-Allemagne(s). 1870- 1871. La guerre, la Commune, les Mémoires (2017).

Vincent Sator

a ouvert sa galerie à Paris en 2011. Il s’attache à la promotion d’artistes internationaux émergents ou en voie de confirmation. La ligne de la galerie se définit dans un rapport référencé de l’art à d’autres formes artistiques ou de création de la pensée : la politique, l’histoire, l’histoire de l’art, la littérature, la philosophie ou les sciences ayant pour vocation de questionner la place de l’Homme dans le Monde, d’offrir un outil de réflexion sur les sociétés contemporaines et leur évolution. Le questionnement sur l’image et sur la production de la forme plastique complète cette approche.

Michel Slomka

est né en 1986 à Paris. Il devient photographe professionnel après un cursus universitaire en histoire et en anthropologie. Depuis 2011, sa démarche consiste à documenter les conséquences psychologiques et traumatiques de la violence sur les individus victimes de crimes de guerre. Il s’intéresse plus particulièrement au lien qui unit l’individu au lieu qu’il habite – ou qu’il hante, ces deux modalités de l’existence post-traumatique définissant ensemble un nouveau rapport au monde.

Rafael YaghobzadehURL

Rafael Yaghobzadeh commence la photographie en 2002. Intéressé par les enjeux politiques, économiques et sociaux qui l’entourent, il photographie les révolutions arabes en 2011 avant de couvrir l’actualité internationale -  en Turquie, Israël, Palestine, Arménie ou Ukraine. Aujourd’hui - mélangeant plusieurs formes d’écritures - Rafael Yaghobzadeh travaille à la réalisation de projets documentaires sur le long cours - en Europe de l’est, dans les Balkans, au Moyen Orient. Ses reportages ont été publiés dans la presse française et internationale (Le Monde, Libération, Médiapart, Le Temps, La Repubblica, Der Spiegel, 6 mois…). Son travail en Ukraine a été récompensé par le prix Remi Ochlik 2017 lors du festival Visa pour l’image et du coup de coeur du prix de la Bourse du Talent 2016. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage sur l’Ukraine publié aux Editions Collections des Photographes.

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Informations
Le Projet

, un lieu de Savoir-vivre et de Faire-savoir

 

Fondé par Kader Attia, Zico Selloum et leur famille.

 

met au défi les postures amnésiques et délétères. C’est un lieu convivial qui engage, en toute indépendance, les chantiers du vivre et du penser ensemble.

 

En mettant en oeuvre ce projet, l’artiste Kader Attia entend poser au présent les questions de la décolonisation des peuples comme celle des savoirs, des comportements et des pratiques. Située dans un quartier où se mélangent populations africaines, indiennes et asiatiques, à deux pas de la gare du nord et donc aux carrefours de l’Europe comme du monde, vise à réunir — sans exclusion et à travers ces formidables tribunes que peuvent être la création artistique et intellectuelle — toutes les identités et toutes les histoires, en particulier celles des minorités.

 

Tout à la fois repère et refuge, est un espace à l’identité bigarrée : c’est un bar et une agora ; c’est un laboratoire et une lieu de fêtes ; c’est un lieu de paroles, d’écoutes, de partages, d’expérimentations et de monstrations.

 

 

Une architecture

Protégé du tumulte de la rue, l’espace en retrait de est dominé par une haute verrière qui offre une lumière zénithale et paisible. Au rez-de chaussée, se déploie sur plus de 200 m2 l’espace du bar où l’on peut venir se reposer en prenant un café, où l’on donne rendez-vous à des amis pour boire un verre, où l’on peut manger sur le pouce, venir écouter un concert ou encore assister à une projection.

 

Au premier étage, une grande mezzanine donne sur le bar comme sur une court intérieure. Isolé du rez de chaussée par des vitres qui ne laissent passer que la lumière, cet espace est dédié au partage des savoirs en mouvement. On peut venir y écouter et proposer d’autres formes de pensées à travers des dialogues publics. entend accueillir des collectifs, des militants, des groupes de recherches universitaires, des artistes, des acteurs sociaux pour les inviter à des partages libres d’expériences et de savoirs. On peut ici assister à des conférences, des lectures, des témoignages, participer à des workshops, des ateliers d’écritures…

 

Le deuxième étage est consacré aux différentes formes et concepts de l’art. Loin du contexte muséal ou institutionnel, les propositions artistiques y sont aussi bien conceptuelles que formelles, a-formelles ou performées. Les projets présentés sont également l’occasion d’élaborer une pensée critique non académique, en lien constant avec les enjeux de notre présent.

 

La structure architecturale du bâtiment, idéale pour ce type de combinaison, offre une grande fluidité entre les différents espaces car ici la vie, la pensée, l’engagement et les pratiques de l’art interagissent en synergie.

 

 

Une expérience de défragmentation

se construit autour de la volonté de répondre à une urgence impérieuse de réparations sociales et culturelles.

 

Par delà les clivages religieux ou politiques, nos sociétés contemporaines ont atteint un niveau jusqu’alors inégalé de fragmentation que seul l’aménagement d’espaces de dialogues, de rencontres, de confrontations permettra de faire reculer. Ici comme un peu partout ailleurs, les fractures se démultiplient dans un silence criant, avec une violence accrue. est une expérience de dé-fragmentation, de dé-morcellement, de réparations dans laquelle tout le monde est le bienvenu. Ce projet entend permettre aux savoirs universitaires de sortir des arcanes du pouvoir institutionnel et élitiste en leur permettant de se confronter à d’autres formes de transmissions. Il entend émanciper des modes d’appréhension et de savoir populaires, parfois non occidentaux, souvent minorés.

 

souhaite décloisonner les savoirs, les pratiques, en valorisant une approche trans-culturelle, trans-disciplinaire et trans-générationnelle dans lequel tous et chacun trouve une place. Nous faisons le pari que sous l’égide de l’échange et de la palabre, l’art comme la pensée sont parmi les vecteurs les plus forts de cette défragmentation.

 

Si est un lieu physique de rencontres, elle oeuvre également à l’archivage de ce présent en train de se faire et met à disposition librement les échanges et les expérimentations dont elle est le théâtre. 

L'équipe

Kader Attia

Directeur et co-fondateur

Zico Selloum

Co-Fondateur de

Sylvie Labiche

Directrice Administrative & Financière

Pascale Obolo

Responsable du Salon du Livre d'art des Afriques et des Editions de

Alix Hugonnier

Coordinatrice de la programmation culturelle et artistique

Lucas Erin

Coordinateur de la production

Ava Attia

Responsable des réservations

Kristell Charbonneau

Responsable des privatisations - DRH

Christelle Boco

Responsable bar

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